Économie — 29/04/2012 at 17:10

Total souhaite fracturer le sud de la France

by

Ruée vers l’Or gris, et possible vers l’Or noir. Le géant pétrolier français et le Texan Schuepbach sont libres d’explorer 9672 km² dans le Sud de la France. Trois permis ont été délivrés en 2010, permettant à ces deux monstres de l’énergie d’extraire le gaz emprisonnés dans les couches profondes de Roches de Schistes.

Avant de rentrer dans le vif du sujet: « Le Gaz de Schiste, c’est quoi ? »

Le gaz de schiste, également appelé « gaz de roche-mère » ou « gaz de shale », est un gaz d’origine naturelle, généré par la décomposition d’argile riche en matières organiques, et extrait à partir de terrains marneux ou argileux. Contrairement au gaz naturel, il est piégé dans les roches poreuses qui le produisent, et il est nécessaire de détruire la structure de ces roches pour pouvoir le récupérer. Source : Wikipedia

La France constitue le plus gros réservoir de gaz de schistes en Europe de l’ouest. Certain experts affirment que la France détient la moitié des réserves d’Europe. Ces chiffres font saliver les géants de l’énergie . Signés par Jean-Louis Borloo, trois permis exclusifs de recherche (Permis de Montélimar, Nant et Villeneuve de Berg). Pour obtenir ces permis, Total s’est engagée à dépenser 37 800 000 euros sur cinq ans pour sa zone d’exploration. Schuepbach quant à elle, a promis d’investir sur trois ans 1 722 750 euros pour les 4414 km² du permis de Nant et 39 933 700 pour le permis de Villeneuve de Berg et ses 931 km², soit 14319€ par km² et par an.

Coup de théatre, en octobre 2011, le gouvernement a décidé d’abroger les trois permis exclusifs de recherche de gaz de schiste dans le sud de la France. Le géant pétrolier français a donc déposé un recours administratif pour contrer l’abrogation de son permis d’exploration des gaz de schiste dans le sud de la France. Cette interdiction avait été décidée suite à la loi en Juillet 2011, interdisant l’usage de la fracturation hydraulique. Technique très controversée, la seule permettant aujourd’hui d’exploiter les hydrocarbures non conventionnels. Cette technique 100% américaine est efficace mais très violente, mise au point par le géant de l’armement, la société texane Halliburton.

Le procédé : A 2500 m de profondeur, c’est un petit tremblement de terre : pour réunir les micropoches en une unique poche de gaz, un explosif est utilisé pour créer des brèches. Elles sont ensuite fracturées à l’aide d’un mélange d’eau, de sable et de produits chimiques propulsé à très haute pression (600 bars) qui fait remonter le gaz à la surface avec une partie de ce “liquide de fracturation”.

Le PDG de Total Christophe de Margerie a déclaré que “le code de conduite” du groupe pétrolier ne lui interdisait pas d’utiliser le procédé controversé de la fracture hydraulique pour prospecter des gaz de schiste alors que la France vient d’abroger son permis d’exploration.

Le reportage Gasland de Josh Fox, décrit parfaitement cette technique et les effets secondaires désastreux pour l’environnement et les êtres humains. Le risque majeur c’est la contamination des eaux souterraines par les polluants inclus dans le liquide de fracturation.

Malgré tout, les enjeux financiers sont colossaux, certains experts affirment, que du pétrole est également emprisonnés dans ces roches de Schistes. Permettre à la France de ne plus dépendre totalement du pétrole du Moyen-Orient est une priorité du gouvernement, donc parfois, certaines décisions sont prises avec un œil fermé! Affaire à suivre…

Demandez un dossier gratuit d’information!

 

NOUS RECOMMANDONS:

« Je fais le travail de D.ieu » Lloyd Blankfein, PDG de Goldman Sachs
Face à la crise, les stratégies divergentes des marques de luxe
L'appétit croissant des fonds souverains des pays émergents
Les produits dérivés, enjeu de la guerre entre opérateurs boursiers

Leave a Reply

— required *

— required *