Hedge Funds — 24/02/2016 at 12:03

Et la meilleure performance hedge fund 2015 revient à… un fonds biotech

by
Joseph Edelman
Le fonds du « gourou » des valeurs biotechs Joseph Edelman a gagné plus de 50% l’an dernier, selon le classement 2015 des meilleurs hedge funds élaboré par Bloomberg.

Bloomberg a dévoilé hier son classement 2015 des cinquante meilleures performances chez les hedge funds ayant plus de 1 milliard de dollars d’actifs sous gestion. Et c’est Perceptive Life Sciences qui arrive en tête avec sa stratégie Long/Short sur les valeurs biotechnologiques qui consiste à acheter des titres considérés comme sous-valorisés et à vendre à découvert des actions jugées survalorisées.

Perceptive Life Sciences, géré par Joseph Edelman, a généré l’an dernier, pourtant très chahuté, un retour sur investissement de 51,8%, après un gain de déjà 18,9% en 2014, rapporte l’agence d’informations financières. Arrive en second Melvin Capital (+47%) suivi du fonds asiatique Segantii Asia-Pacific Equity Multi-Strategy (+29,6%). Le cinquantième au classement, Bridgewater Pure Alpha Major Markets, a généré un retour sur investissement de 10,6%.

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« Perceptive Life Sciences est connu dans l’industrie et leur gérant-fondateur est considéré comme un gourou, commente Sacha Pouget, qui a monté Kalliste Biotech. Ils ont une stratégie assez agressive, avec un portefeuille concentré, composé de sociétés de découverte de médicaments. En général, lorsqu’ils annoncent des prises de participation dans une société, l’accueil du marché est favorable au regard de la notoriété du fonds qui, dans le milieu de la biotech, est aussi reconnu que Baker Brothers. »

Des craintes excessives cette année à mettre à profit
Dans une interview à Bloomberg, M. Edelman explique que c’est Neurocrine Biosciences qui a le plus contribué à l’excellente performance de son fonds, suivi de Sarepta Therapeutics, Retrophin et Dyax, société rachetée en novembre par le groupe pharmaceutique britannique Shire avec une prime de 35% par rapport au dernier cours de Bourse. « Dans le cas de Neurocrine, ils ont deux médicaments pour lesquels nous avions anticipé qu’ils fonctionneraient et, jusqu’ici, c’est le cas », se réjouit-il, tout en précisant que le plus souvent son fonds investit dans des sociétés qui ont un portefeuille de produits à un stade avancé d’essais cliniques, après les résultats de Phase II généralement.

Le choix de Sarepta est « très controversé », admet Jospeh Hedelman. La société a fait de la recherche d’un traitement à la myopathie de Duchenne sa spécialité. « Un choix risqué, pour Sacha Pouget, puisque la FDA [l’autorité sanitaire américaine] donnera son verdict d’approbation le 26 mai sur son produit eteplirsen mais qui peut s’avérer payant sachant que ces deux concurrents ont des difficultés – Biomarin a des soucis de toxicité sur son produit et PTC Therapeutics s’est vu, hier, refuser sa soumission d’approbation. » « Nous pensons qu’[eteplirsen] obtiendra l’approbation », déclare M. Hedelman alors que « très peu de personne y croit. »

S’agissant des perspectives 2016, confiant, il déclare : « Nous allons avoir une grande année, mais jusqu’à présent nous sommes en baisse d’environ 15% à 16%. » Le secteur des biotechnologies souffre depuis le début de l’année. « Peu importe où vous regardez, vous avez des baisses de 24% à 35% », observe-t-il. Et d’expliquer, ravi des opportunités d’achat qu’offrent les craintes excessives : « C’est une année d’élection et les hommes politiques discutent du prix des médicaments ».  

En matière de controverse sur le prix des médicaments, Joseph Hedelman en connaît un rayon. Comme indiqué plus haut, son fonds est investi dans Retrophin, société anciennement dirigée par le très décrié Martin Shkreli qui avait décidé à l’automne 2014 de multiplier par vingt le prix de Thiola, un médicament utilisé pour traiter la cystinurie, une maladie rare. Ici, décrypte M. Pouget, « le business model est centré sur les maladies rares et sur des prix élevés, ce qui en fait une société pointée du doigt en ce moment aux Etats-Unis. »


Source : Les Echos

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