Avec le coronavirus, l’industrie du diamant a perdu de son éclat

Véritable artisanat d’art reposant sur le contact humain, mais aussi importante industrie du luxe, la chaîne de fabrication des diamants subit les conséquences économiques engendrées par la pandémie de Covid-19, raconte le Financial Times.

Au début du mois de juin, lorsque “Kenneth Monahan, analyste financier à New York, s’est agenouillé pour demander sa petite amie en mariage sur une plage du Delaware, il lui a présenté une fausse bague de diamant. ‘Je m’occuperai de refaire la bague quand toute cette folie aura cessé’”, confie l’homme au Financial Times. Car, depuis le début de l’année, la pandémie de Covid-19 et les mesures de confinement mises en place pour tenter de l’enrayer ont mis à mal l’industrie du diamant générant habituellement chaque année 80 milliards de dollars (70,7 milliards d’euros).

Raison principale : l’aspect humain est central tout au long de la chaîne du diamant, qui requiert un sens du toucher, de la vue et du “contact humain” particulier.

Des mines de diamant d’Afrique du Sud et des polisseurs d’Inde aux ateliers de classement des pierres d’Antwerp et aux détaillants de Hatton Garden, à Londres, ou au quartier des diamants de New York, toute la chaîne s’est enrayée.”

Reprise très lente

Un coup dur porté au secteur qui tentait déjà de lutter contre la concurrence de diamants synthétiques fabriqués en laboratoire et l’afflux de pierres de moindre qualité sur le marché. La pandémie a même contrarié les plans de LVMH de rachat du bijoutier américain Tiffany, ajoute le quotidien économique britannique.

Et même si le secteur s’est relevé de la crise financière de 2008, la récession mondiale qui approche fait planer l’incertitude sur son avenir. Malgré l’assouplissement des mesures de confinement, “l’activité ne revient que très lentement à la normale”.

Alrosa, plus gros producteur mondial de diamants bruts, a déjà annoncé une baisse de 90 % de ses bénéfices nets au premier trimestre et le mineur De Beers prévoit une baisse de 20 % de sa production.

Développer les services en ligne

Pourtant, “l’optimisme est de mise”, rebondit le Financial Times. Et comme bien souvent ces derniers temps, il vient de Chine, premier pays à être sorti du confinement, qui offre une forte demande.

Et, conséquence inattendue, la pandémie pourrait pousser le secteur à développer ses services en ligne. Avant le confinement, “90 % des ventes se déroulaient en magasin”, ce qui, les blocages venus, a eu de graves répercussions.

Il faudra donc patienter encore un peu avant que Kenneth Monahan ne puisse acheter la nouvelle bague de sa future femme.


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