La plus grande société énergétique russe affirme qu'il lui faudra au moins 10 ans pour récupérer les ventes de gaz perdues à cause de la guerre en Ukraine

La plus grande société énergétique russe affirme qu'il lui faudra au moins 10 ans pour récupérer les ventes de gaz perdues à cause de la guerre en Ukraine
  • Le géant gazier russe Gazprom ne récupérera pas les ventes de gaz perdues à cause de la guerre en Ukraine avant au moins une décennie.
  • Une étude consultée par le Financial Times indique que les volumes d’exportation d’avant-guerre reviendront d’ici 2035.
  • Gazprom perdra probablement avec le temps son rôle de leader dans le secteur énergétique russe.

Gazprom, le géant public russe de l'énergie, ne récupérera probablement pas ses ventes de gaz d'avant-guerre avant une décennie, selon une étude commandée par la société.

« Les principales conséquences des sanctions pour Gazprom et le secteur énergétique sont la contraction des volumes d'exportation, qui ne seront rétablis à leur niveau de 2020 qu'en 2035 », indique l'étude consultée par le Financial Times.

D’ici cette année-là, les exportations de gaz vers l’Europe représenteront à peine en moyenne un tiers des volumes vendus avant 2022, lorsque Moscou a envahi l’Ukraine. Bien que l’Europe ait longtemps été la principale plaque tournante du gaz russe, la guerre a déclenché une vague de sanctions en représailles, bouleversant le commerce avec l’Occident.

Gazprom figurait parmi les fournisseurs les plus durement touchés par ces mesures. Début mai, la société a annoncé une perte nette de 6,9 ​​milliards de dollars en 2023, marquant sa première baisse annuelle depuis plus de deux décennies.

L’avenir ne s’annonce pas beaucoup plus brillant.

L'étude prévoit que le rôle de Gazprom dans le secteur énergétique russe sera éphémère, car la dépendance de l'entreprise à l'égard des gazoducs perdra du terrain face aux exportations de gaz naturel liquéfié. De plus, l'entreprise aura besoin d'un financement public considérable pour rechercher des marchés alternatifs pour son produit.

L'espoir réside dans le développement du gazoduc Sibérie-2, une proposition majeure visant à relier la Russie au marché chinois.

Jusqu'à présent, l'accord sur le gazoduc est bloqué en raison de désaccords sur les prix et l'approvisionnement, mais même si le projet est effectivement mis en service, les exportations supplémentaires ne compenseront pas la perte de revenus européens, car Pékin achète du gaz russe à un prix très réduit.

La construction de gazoducs oppose Gazprom à un autre problème : les sanctions ont privé la Russie des approvisionnements nécessaires au développement des infrastructures.

Le rapport note que Gazprom aura du mal à accroître sa capacité d'exportation s'il n'a pas accès aux turbines de fabrication occidentale, nécessaires au transport du gaz par gazoducs.

Développer des turbines au niveau national prendra cinq ans et 100 milliards de roubles, une entreprise de grande envergure pour une entreprise déjà en difficulté financière.

Au lieu de cela, la meilleure solution serait d’adopter le GNL, en se diversifiant en s’éloignant des exportations par pipeline et en trouvant des acheteurs au-delà de la Chine, selon l’étude. Ce n’est pas non plus une transition facile pour Gazprom, car il ne dispose pas de technologie pour produire du GNL à plus grande capacité.

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