Certains responsables financiers étrangers en Chine consacrent près d’un tiers de leur temps de travail à étudier la « pensée Xi », selon un rapport
- L’étude de la « pensée Xi Jinpeng » dans les entreprises publiques chinoises a été mandatée.
- Le PCC cherche à garantir la loyauté idéologique face aux vents économiques contraires.
- Mais désormais, les employés des entreprises étrangères sont également invités à participer aux « séances d’étude ».
Les employés de la société financière mondiale Blackrock, ainsi que d’autres banquiers et chefs d’entreprise en Chine, passent jusqu’à un tiers de leur temps à assister à des conférences sur la « pensée de Xi Jinping », selon Bloomberg.
Les séances d’étude sont désormais devenues obligatoires pour de nombreux employés d’entreprises non publiques, et ceux dont le personnel est étranger et ceux qui ont des bureaux à l’échelle mondiale sont également attirés.
En juin, les employés des sociétés financières Franklin Templeton et BlackRock ont reçu l’ordre d’assister à une conférence sur le maintien du leadership du parti dans le secteur, a rapporté Bloomberg. Certains ont déclaré avoir dû participer à des activités ou à des cours, ou lire quatre livres écrits par Xi chaque mois.
Publiée pour la première fois en 2017, la pensée de Xi Jinping énonce 14 principes grâce auxquels la Chine prospérera. Il suit un modèle de dirigeants chinois s’appuyant sur les enseignements marxistes-léninistes originaux. Mao Zedong, Deng Xiaoping et Jiang Zemin ont tous présenté leurs propres enseignements révisés sur la théorie qui sous-tend le système politique communiste chinois.
Mais la promotion de cette doctrine par Pékin s’inscrit dans la tendance à donner la priorité à l’idéologie afin de maintenir l’emprise du parti sur le pouvoir alors que les pressions économiques s’accentuent.
Outre la pression exercée pour étudier la doctrine de Xi, de nouvelles lois ont limité la capacité des banques internationales à fonctionner normalement en Chine.
Les modifications apportées aux lois anti-espionnage du pays ont entravé les pratiques commerciales habituelles, notamment la collecte d’informations sur les marchés locaux, les partenaires potentiels et les concurrents, ainsi que la transmission de rapports précis aux investisseurs et aux régulateurs.
En mars, Deloitte a été condamné à une amende de 31 millions de dollars après qu’une enquête officielle ait révélé de « graves lacunes » dans son audit d’une société publique de gestion de la dette, selon le FT.
Dans le même temps, la loi chinoise sur les relations extérieures indique clairement que les ressortissants étrangers ne seront pas exemptés du contrôle croissant de la Chine sur les entreprises privées. « Les étrangers et les organisations étrangères en Chine continentale doivent se conformer à la loi chinoise et ne doivent pas mettre en danger la sécurité nationale de la Chine, nuire à l’intérêt public de la société ou porter atteinte à l’ordre public de la société », indique la loi, selon le FT.