La Russie utilise le yuan chinois pour régler 25 % de ses échanges commerciaux avec le reste du monde, selon un rapport
- La Russie a adopté le yuan depuis que son invasion de l’Ukraine a déclenché des sanctions occidentales.
- Le renminbi est désormais utilisé pour régler 75 % de ses échanges commerciaux avec la Chine et 25 % de ses transactions avec d’autres pays, selon les données officielles.
- Cette poussée s’inscrit dans le contexte d’une campagne plus large de dédollarisation, où Moscou et Pékin tentent de miner la monnaie.
La Russie a alimenté le mouvement de dédollarisation en concluant davantage de contrats avec ses partenaires commerciaux en utilisant le yuan chinois – et la monnaie représente désormais une part massive de ses importations et exportations.
Le renminbi a servi à financer 75 % des échanges commerciaux de la Russie avec la Chine et 25 % de ses transactions avec d’autres pays au cours du premier semestre 2023, a rapporté jeudi le média russe RBC, citant des données du ministère du Développement économique.
Les pays occidentaux ont gelé plus de la moitié des réserves de change de la Russie après l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine en février 2022.
Cela a contraint le Kremlin à s’éloigner de ce qu’il appelle les « monnaies toxiques » – et le yuan est rapidement devenu l’un des principaux bénéficiaires, sa part dans les règlements sur les importations russes étant passée de 4 % à 23 % l’année dernière, selon Reuters.
Ces monnaies toxiques ne représentent désormais que 28 % de tous les revenus d’exportation de la Russie et 31 % de ses revenus d’importation, selon le rapport de RBC.
Avant que la guerre n’éclate en Ukraine, ils servaient à régler 87 % des paiements à l’exportation et 67 % des paiements à l’importation.
L’adoption du renminbi par la Russie s’inscrit dans le contexte plus large d’une campagne mondiale de dédollarisation, dans laquelle le Brésil, la Chine, l’Inde, l’Afrique du Sud et plusieurs autres pays tentent tous de réduire la domination du dollar dans le but de diminuer la puissance économique de Washington.
En décembre, la Chine a demandé aux fournisseurs du Moyen-Orient d’accepter le yuan plutôt que le dollar dans les échanges pétroliers, tandis que depuis mars 2022, la Russie interdit aux pays « hostiles » de régler les contrats de gaz naturel dans une monnaie autre que son propre rouble.
Malgré cette poussée, le yuan ne représentait encore que 2,6 % de toutes les réserves de change au premier trimestre – tandis que le dollar détenait une part gigantesque de 59 %, selon les données du Fonds monétaire international.