Les puissances mondiales envisagent d’utiliser 250 milliards de dollars de fonds russes gelés pour aider à reconstruire l’Ukraine.

- Les pays du G7 envisagent un système de dette qui utiliserait les réserves russes comme garantie, a rapporté le Financial Times.
- La Russie devrait payer la dette. Dans le cas contraire, ses actifs seraient saisis.
- La Russie a repoussé ce projet, affirmant qu’il était illégal que la nation engage une procédure judiciaire.
Les avoirs gelés de la Russie pourraient enfin jouer un rôle dans le financement de l’Ukraine, utilisés comme garantie dans un nouveau plan de dette envisagé par l’Occident, ont déclaré des sources au Financial Times.
L’idée du Groupe des Sept financerait Kiev avec de la dette émise, que Moscou serait obligée de rembourser. Ne pas le faire pourrait coûter au pays ses réserves sanctionnées, ce qui donnerait à l’Occident des raisons de saisir 250 milliards de dollars d’actifs russes.
Le projet signalé a suscité des critiques de la part du Kremlin, avertissant lundi qu’une telle action serait illégale, la Russie étant prête à contrer légalement cette initiative.
« Bien sûr, la Fédération de Russie contestera de telles décisions, nous protégerons nos intérêts et nos biens illégalement saisis », a déclaré le porte-parole Dmitri Peskov. « L’empiétement sur la propriété d’autrui sape tous les fondements du système économique, y compris celui de ceux qui mettront en œuvre ces décisions. »
Bien que le plan n’ait pas encore été présenté publiquement, il est devenu une option phare parmi les pays du G7 après avoir été initialement diffusé par le gouvernement belge, ont indiqué des sources. Une partie de l’attrait vient du fait qu’elle laisse de côté les questions juridiques autour de la saisie des actifs, présentant ainsi un moyen de soutenir l’Ukraine déchirée par la guerre sans puiser directement dans ses réserves.
La manière d’utiliser ces fonds a alimenté un conflit constant dans les rangs occidentaux, mais un compromis s’avère nécessaire à mesure que le financement pour Kiev se tarit.
Même si l’Union européenne a récemment débloqué 54 milliards de dollars d’aide supplémentaire, cela ne s’est pas fait sans difficultés. Pendant ce temps, la politique de la corde raide des États-Unis maintient Washington à l’écart, et un financement supplémentaire de l’Ukraine est peu probable avant les élections.
Certains, comme l’ancien secrétaire au Trésor Larry Summers, ont appelé à transférer les réserves russes directement en Ukraine. D’autres ont convenu qu’il s’agissait d’une punition appropriée pour l’invasion de Moscou, dans la mesure où elle enfreignait déjà les normes internationales.
Mais d’autres ont exprimé leur inquiétude quant au risque d’instabilité financière ou de réactions indésirables de la part de Moscou. Le gouvernement allemand a plutôt soutenu la saisie des rendements générés par les actifs, tout en laissant intactes les réserves sous-jacentes.
« Utiliser ces actifs comme garantie pour lever des dettes est une tentative de trouver un compromis entre différents points de vue autour de la table, à la fois au sein de l’UE et… du G7 », a déclaré un responsable concerné au FT.