Un pays clé bloque la construction d’un gazoduc qui renforcerait les liens entre la Russie et la Chine
- La Mongolie ne financera pas le pipeline Siberia-2 pendant les quatre prochaines années, rapporte Radio Free Europe.
- Le gazoduc est un projet ambitieux visant à approfondir les échanges commerciaux entre la Russie et la Chine.
- Le pipeline est déjà confronté à des difficultés en raison de désaccords entre Moscou et Pékin.
Le projet d’un ambitieux gazoduc entre la Russie et la Chine se heurte à un obstacle, causé par un pays complètement différent : la Mongolie.
Selon Radio Free Europe, le gouvernement mongol n’a pas prévu de financement pour le gazoduc Power of Siberia-2 dans ses plans de dépenses pour les quatre prochaines années. Le pays sert d’État tampon entre la Russie et la Chine, et son engagement serait nécessaire à la réalisation du projet.
Ce nouvel obstacle ajoute des complications à un mégaprojet déjà incertain.
Le géant russe de l’énergie Gazprom a commencé les travaux de conception et d’étude du gazoduc en 2022, prévoyant qu’il pourrait livrer 1,8 billion de pieds cubes de gaz naturel russe à la Chine chaque année.
Le gazoduc Siberia-2 serait le plus gros contrat de Gazprom avec Pékin et pourrait apporter une solution indispensable aux sanctions occidentales. Après l’invasion de l’Ukraine par la Russie la même année, les restrictions énergétiques imposées à Moscou ont paralysé son commerce de gaz.
Une étude commandée par le cabinet a révélé que Gazprom ne parviendrait probablement pas à récupérer les ventes de gaz perdues lors de la guerre en Ukraine avant au moins une décennie, ce qui rend le déploiement de Siberia-2 encore plus nécessaire.
Mais les Chinois sont confrontés à une pression bien moindre, sachant que le pays n’a pas besoin de plus de gaz avant le milieu des années 2030, selon les experts en énergie. C’est pour cette raison que les négociations sur le gazoduc sont au point mort entre Pékin et Moscou, en raison de différends sur les prix et le niveau d’approvisionnement.
Selon Radio Free Europe, les projets de gazoduc contredisent également la tendance croissante de la Chine à se tourner vers l’énergie verte.
De plus, le projet Siberia-2 n’est pas la seule option de la Chine : le président Xi Jinping a également manifesté son soutien au pipeline Line D, approfondissant ainsi les liens avec le Turkménistan.
L’élargissement de l’accès aux marchés de l’Est s’est révélé être une bouée de sauvetage pour la Russie, alors que l’Occident se détourne de plus en plus du Kremlin. La Chine a été au cœur de cette transition, les échanges bilatéraux ayant atteint le chiffre record de 240 milliards de dollars l’an dernier.
Moscou étant très dépendant de ses relations avec Pékin, certains experts l’ont qualifié de vassal émergent de la Chine.